Marie Levavasseur

Metteuse en scène, autrice

Marie Levavasseur se forme à l’École Jacques Lecoq et suit ensuite un atelier d’écriture pendant un an avec Michel Azama. Après plusieurs expériences comme comédienne, elle fonde la Cie Tourneboulé en 2001 avec Gaëlle Moquay. D’abord comédienne dans En Chair et en sucre, Les petits Mélancoliques, La Peau toute seule, elle quitte progressivement le plateau. Elle signe sa première mise en scène avec Ooorigines qu’elle co-écrit avec Gaëlle Moquay. C’est ensuite en tant qu’autrice et metteuse en scène qu’elle poursuit son parcours artistique au sein de le Cie Tourneboulé.

Elle écrit et met en scène plusieurs spectacles toujours inscrits au répertoire de la compagnie : Comment moi je qui a fêté ses 10 ans avec plus de 700 représentations, Les Enfants c’est moi, présenté notamment au festival d’Avignon et Je brûle (d’être toi).

Elle aime aussi travailler en collaboration avec d’autres auteurs, comme Suzanne Lebeau dont elle a monté deux textes : Le bruit des os qui craquent et Elikia, texte inédit.

Dans le cadre de ses deux dernières créations partagées avec la jeunesse, elle collabore avec Sylvain Levey sur l’écriture du Cri des carpes, et avec Mariette Navarro sur Et demain le ciel, présenté dans la Cour d’honneur du Palais des papes à Avignon à l’occasion du temps fort de Scènes d’enfance-Assitej en juillet 2022.

Elle aime faire des ponts avec d’autres disciplines en accompagnant régulièrement en mise en scène et/ou en dramaturgie plusieurs artistes complices : Bérénice Legrand sur P.I.E.D, Justine Cambon, clownesse, autour de son premier solo L’amour n’a pas d’écailles ou depuis trois créations le musicien, chanteur et compositeur Tony Melvil dans une recherche scénique de décloisonnement entre le concert et les écritures visuelles.

Elle continue aussi ce cheminement d’ouverture avec un premier texte adulte L’Affolement des biches, qui marque le renouveau de la compagnie.

 

Je me suis souvent imaginée d’autres vies

 

« Je me suis souvent imaginée d’autres vies qui auraient pu naviguer entre le journalisme, les sciences politiques, ou le commerce international mais le goût des planches m’a toujours rattrapée et en sortant de l’école Jacques Lecoq, il me faudra beaucoup moins de temps que prévu pour travailler sur l’écriture de spectacles plus personnels. Ce sont les débuts de la Cie Tourneboulé avec Gaëlle Moquay rencontrée au hasard d’une création. Une complicité qui dure depuis plus de 18 ans et qui s’est construite au fil des créations de la compagnie.

 

D’abord comédienne dans les spectacles, j’ai fait progressivement le choix de l’écriture et la mise en scène avec la volonté de défendre un théâtre exigeant ouvert à tous.

 

Notre aventure théâtrale se résume par une recherche qui mêle jeu d’acteurs, textes d’auteurs contemporains tout en laissant une grande place aux écritures visuelles. Je suis très sensible à la force suggestive des images qui permettent de transposer le réel, créent des « décalages poétiques » comme avec le théâtre d’objets ou les marionnettes par exemple.

 

C’est en confrontant ces disciplines que j’aime mettre mon imagination en jeu en restant au service d’une écriture multiple qui s’invente au plus près du plateau. Pour moi, « le théâtre c’est faire semblant pour de vrai ». Et parce qu’il y a cette urgence de dire et d’être ensemble, on ne peut pas tricher. C’est pourquoi j’aime que l’histoire se raconte en direct et pouvoir montrer les ficelles de notre théâtre. Partir de l’ici et maintenant avec le public pour l’emmener ailleurs.

 

Aujourd’hui, avec ce nouveau départ que représente Les Oyates, je veux continuer à chercher de nouveaux modes de narration pour raconter notre rapport intime au monde. En révéler sa noirceur pour mieux mettre en lumière sa beauté et sa poésie. Avec toujours la même crainte des chemins tracés d’avance et l’envie de me laisser bousculer par l’inattendu. »